Combles et son histoire

Combles et son Histoire

Retrouvez sur cette page toutes les nouvelles écrites par Thierry DABROWSKI retraçant l’histoire du golf de Combles-en-Barrois.

Avant- propos:
En préambule de ces nouvelles consacrées à l’histoire de notre golf, je tenais à remercier, pour leurs souvenirs, leurs témoignages, leurs précieux documents, leurs recherches, toutes les personnes qui me permettent et vont me permettre de vous faire vivre la magnifique aventure de notre golf. Je me permets de citer: Gisèle B. pour la précision de ses souvenirs et la transmission de documents officiels liés à la création du club et dont l’époux fut le premier président du club. Nicole C. pour son accueil, la justesse de sa mémoire et les multiples anecdotes inhérentes à cette époque. Paul Martin Wilhelem, d’abord capitaine des jeux puis trésorier et récent ancien vice-président, pour la richesse de ses témoignages qui vont de la période américaine jusqu’à nos jours. Annette Rosengolz, ancienne très bonne joueuse du club, épouse de Jacques Rosengolz qui fut considéré longtemps comme la «mémoire du golf de Combles». Jean-Marie Eumont qui fut, il y a quarante ans, à l’initiative de la venue du CAT de Vassincourt, aujourd’hui ADAPEI, pour faire l’entretien du golf. Son fils Emmanuel, sans doute le meilleur joueur ayant évolué sous les couleurs de Combles, en son temps 54ème joueur amateur français. Dominique Ragot, premier «gamin» de Combles à jouer au golf sous la houlette du président Edouard Bollaert et fer de lance de l’équipe senior actuelle. Fabrice Toletti, de retour à Combles après 30 années passées en Bourgogne, issu du tennis, fut, sous la présidence de Michel Poirot, un artisan majeur de la première restructuration du club et d’un golf axé dans une dimension plus sportive. Jacqueline Vien, qui dans le cadre du
mercredi des dames, avait déjà initié un début de recherche. Et enfin, ma vive reconnaissance à Jean-Louis Lapuyade, toujours en activité professionnelle et bien sûr golfique, pour la qualité de son admirable et minutieux travail de compilation numérique. Travaux et documents sur lesquels je m’appuierai pour nombre de nouvelles à venir.
Grand Merci à eux.

Nouvelle n°1 : Merci à l’armée américaine

A la fin de la seconde guerre mondiale, l’armée américaine implante deux grandes bases militaires dans la région. L’une à Trois-Fontaines, l’autre à Vassincourt. Le golf étant très pratiqué aux Etats-Unis, de nombreux officiers et gradés de ces deux contingents pratiquent cette activité sportive peu développée en France. Au milieu des années cinquante, afin d’agrémenter leurs loisirs, ils se mettent à la recherche d’un terrain à louer afin d’y construire un golf de neuf trous. Le choix se porte sur le parc du château de Combles-en-Barrois ayant appartenu à la famille Saincère et était devenu la propriété de la famille Dugny, gros exploitant agricole du village. Le château fut également occupé par un club de sous-officiers américains.
Le parc était arboré avec de magnifiques arbres, dont certains aux essences rares, rapportés par le propriétaire du château un siècle plus tôt. Ce magnifique endroit de 16 hectares convenait parfaitement à l’implantation d’un parcours 9 trous qui permettrait la pratique du golf au personnel de ces deux bases américaines.
Après quelques mois de travaux (greens, bunkers…) le golf de Combles-en-Barrois voyait le jour.

Nouvelle n°2 : Les pionniers du golf meusien

Le cheptel bovin de Monsieur Dugny ayant été déplacé vers d’autres pâturages, les seize hectares du parc du château proposent désormais neuf trous de golf. Le tracé du parcours, l’implantation des greens et des bunkers ont été imaginés par les Américains. La topographie harmonieuse et vallonnée du site optimise le parcours. Relativement court, ce PAR trente trois, composé de quatre PAR 4, un PAR 5 et quatre PAR 3, présente par contre des subtilités techniques non négligeables.

Edouard Bollaert, dans son livre «Carnet de balles» (disponible au club house, sous l’Arlequin, un de ses tableaux) le définit admirablement dans un des alexandrins d’un poème dédié au golf de Combles :

«Il faut pour te jouer, du punch et de la malice
Frapper facile et droit dans un certain bonheur
Tout en humant au cinq et en buvant au six
Un satané cocktail d’astuce et de candeur.»

Les travaux inhérents à la construction du parcours sont réalisés dans une relative discrétion.
Seuls le propriétaire et bien sûr les Comblais ont la connaissance de la nouvelle utilisation du parc.

Une activité sportive et de loisir quelque peu «bizarre» venue d’outre-Atlantique. En Lorraine, à l’époque, seuls le golf de Vittel Ermitage, construit en 1905, propriété de la société des eaux, réservé à une clientèle de vacanciers aisés et celui de Nancy, un neuf trous implanté en 1930 sur les hauteurs de Brabois, sont d’actualité. Le golf de Cherisey verra le jour en 1963, alors que celui de Nancy sera déplacé à Aingeray en 1965.

Edouard Bollaert, enfant, frappe en s’amusant ses premières balles de golf dans les allées du parc des Invalides en 1913, sous le regard amusé de son père Raymond. Plus tard, il fera le caddy de celui-ci, qui l’initiera plus sérieusement au golf de Saint Cast, en Bretagne puis de Compiègne, où il sera membre.

Il s’installe professionnellement à Bar-le-Duc en 1935, en continuant à jouer régulièrement en région parisienne. Ayant appris avec grande satisfaction le projet de construction d’un golf à Combles, il se rapproche de la hiérarchie militaire, afin de se renseigner si une possibilité de partager les lieux est envisageable. Sa connaissance du golf, sa courtoisie, son élégance très « british » n’auront aucun mal à convaincre les autorités américaines. Ce précieux sésame lui étant accordé, c’est avec quelques amis, qu’ils furent cooptés par les militaires et ainsi, purent avoir accès à ce lieu de loisir réservé à l’armée de l’Oncle Sam.

C’est ainsi qu’Edouard Bollaert, le seul golfeur, entraîna dans son sillage Gilbert Collot, son fils François, sa belle fille Nicole qui fut la première meusienne à pratiquer le golf, Gustave Marquot et Marcel Giros. Ils furent les premiers de cordée.

Peu de temps après, Jacques Brunshwig qui soignait le commandant de la base de Vassincourt, fut invité par celui-ci avec son épouse Gisèle et son frère Pierre. Suivirent les membres de la famille Wilhelem : Denis, le père, ayant quelques notions golfiques datant de ses études parisiennes, son épouse Marie-Claude et son fils, âgé de quinze ans; Paul Martin, encore aujourd’hui membre du conseil d’administration. Ce furent ensuite André Moes, son épouse Annie ainsi que monsieur Thévignot et Charles Jeangeorges.

Ils furent, toutes et tous les premiers pionniers du golf meusien. Sans eux, bon nombre d’entre nous n’aurions peut-être jamais connu cette belle activité sportive, qu’est le JEU DE GOLF .

Edouard BOLLAERT et son père Raymond aux jardins des Invalides en 1913.

Nouvelle n°3 :« La cohabitation »

Désormais, nos « pionniers » meusiens ont accès aux installationsmais il va leur falloir un peu de patience et beaucoup de travail, avant de poser leur première balle sur le tee du trou n°1. Seul Edouard Bollaert, handicap 12 (ancienne formule) et Denis Wilhelem, débutant confirmé, peuvent se mesurer au parcours. Le reste de la « troupe », devra se contenter du practice et du putting green pour leur apprentissage et certains, au swing trop fragile, vont y passer beaucoup de temps !
Un soldat, très bon joueur ( handicap 0), rattaché au golf, ainsi que leur « mentor » Edouard Bollaert, les éduquent à la pratique et aux usages de leur nouvelle activité sportive. Le trou n°1 fait alors également office de practice mais il leur faut récupérer leurs propres balles à l’aide d’un tube, plusieurs fois durant la séance d’entraînement. En effet, ni les balles de practice, ni les tapis de golf n’existent. La frappe de balle se fait directement sur le fairway, sur des zones déterminées et variables. Le petit putting green, leur permet une pratique beaucoup plus accessible et surtout plus ludique.
Il existe deux sortes de balles : les « américaines » légèrement plus grosses et plus lourdes et celles dites « anglaises » dont le touché et le vol sont de meilleure qualité. Afin de ne pas perturber les départs des joueurs, au trou n°1, la présence de nos nouveaux golfeurs au practice n’est souhaitable qu’après seize heures.
En ce qui concerne leur participation financière, la cotisation annuelle,telle que nous la connaissons n’existe pas, il leur suffit de s’acquitter d’un dollar (5 francs de l’époque) par présence ou par partie jouée.Cette somme, relativement modique, est payable à leur arrivée, au club house situé au rez de chaussée du château.
Les Américains ont construit une petite structure en dur, correspondant à l’actuelle salle de restaurant, qui sert de hangar à chariots et au rangement des sacs de golf. Nos « pionniers » n’ayant pas accès aux vestiaires, c’est en tenue adéquate qu’ils arrivent au golf (Pantalon écossais, chaussures à clous, chemisette ou polo avec col, pull, jupe pour les dames, à la belle saison.)
Le matériel de golf est acheté le plus souvent au golf de Vittel Ermitage, seul proshop de la région ou, pour certains, à Paris, lors d’une visite à la capitale. En ce qui concerne le petit matériel : balles, tees en bois, gants…il est disponible à l’accueil. Un petit bar propose diverses boissons dont le célèbre coca-cola, ainsi que des barres chocolatées.
Paul Martin Wilhelem, se souvient particulièrement de sa première demi-série, achetée par son père, Denis : des clubs « Dunlop », de véritables lames, difficiles à jouer ainsi que de magnifiques bois « Persimmon », un bois 1 1⁄2 correspondant au driver et un bois 3 1⁄2, aux têtes très petites, mais avec un touché remarquable.

NB : Le diospyros de Virginie est un arbre de la famille des ébénacées, dont le fruit est le « kaki » (en anglais: persimmon). L’essence du bois de cet arbre est remarquablement adaptée à la fabrication de ce que nous appelons toujours aujourd’hui, « les bois ». Leur rendu ainsi que leur touché sont exceptionnels. Les bois Persimmon (nom commercial) sont encore fabriqués de nos jours.
Chaque club porte un nom anglais : brassie (bois) maschie niblick (fer 7) niblick (fer 9) etc…..
Les Américains, joueurs confirmés, sont tous de longs frappeurs. Canne de golf en main, ils font totalement abstraction de la hiérarchie militaire. Le colonel peut très bien partager une partie avec un «première classe » (souvent meilleur que lui…). Les gradés ont régulièrement un « caddy-soldat » (non golfeur) à leur disposition, petit sac en cuir sur l’épaule, leur « mission » étant plus axée sur la recherche de balles aux trajectoires aléatoires, que sur le renseignement de la distance restant à jouer !
Le premier handicap (index) était alors de 24 pour les hommes et de 36 pour les dames (54 aujourd’hui). La carte verte n’existait pas, il fallait jouer 30 pour les hommes ou 40 pour les dames, au-dessus du par avec un joueur confirmé pour avoir accès au parcours, tout en ayant une bonne connaissance de l’ « étiquette » et des règles fondamentales du jeu. La principale étant «de jouer où la balle se trouve ».
Les parties se jouaient uniquement en medal play (stroke play) en simple et en foursome, en double. Il y avait peu de compétitions, mais beaucoup de parties en match play, sans rendre de coups.
Quelques rencontres avaient lieu entre les deux contingents (Trois Fontaines et Vassincourt) ainsi que des parties amicales où l’on pouvait améliorer son handicap, avec un joueur expérimenté.
En moins d’une année, tous nos pionniers meusiens obtinrent leur premier classement. Pour la petite anecdote, Gilbert Collot fut le premier Meusien à réaliser un trou en un, sur le trou n°3, le petit PAR 3 de la mare (De nos jours, le green du 1). Cet exploit fut salué par les autorités militaires. En effet, le colonel remit presque officiellement à Monsieur Collot un diplôme « HOLE IN ONE » daté, signé et estampillé US !
C’est ainsi, que nos premiers golfeurs meusiens, purent apprendre, progresser et partager le jeu de golf, au contact de l’armée américaine, dans une ambiance conviviale et sportive.
À signaler que deux autres structures golfiques américaines avaient également vu le jour dans la région, l’une à Verdun, à l’emplacement du practice actuel et la seconde à Chambley (Meurthe et Moselle). Toutefois, celles-ci ne rivalisaient en rien avec la beauté et le magnifique dessin du parcours comblais.
Cette cohabitation golfique américano-française dura entre six et sept ans. Le nombre de nos pionniers avaient augmenté, c’était désormais une petite vingtaine de Barisiens qui arpentaient les fairways de Combles. Hélas, ce beau partage allait bientôt prendre fin. Prise au sommet de l’État, une grave décision politique allait bientôt assombrir puis annihiler cette belle aventure! En effet, toutes le bases américaines, installées depuis près de quinze ans en France allaient bientôt être priées de quitter le territoire national.

Un bogey américain de l’époque, retrouvé dans le petit bois, au fond du practice actuel
COMBLES

Prochaine nouvelle : « Le douloureux départ des Américains »

Nouvelle n° 4 : « Le douloureux départ des Américains »

Petit  rappel historique :

Dans le contexte de la guerre froide, la France intègre l’organisation militaire de l’Alliance Atlantique. Mais, en 1958 le Général De Gaule remet en question la participation de la France à cette organisation militaire qu’est l’OTAN (organisation du traité de l’Atlantique Nord). Selon lui, la France doit retrouver sa pleine capacité de décision en matière de sécurité, sans pour autant quitter l’Alliance. En mars 1966, il annonce le retrait de la France du commandement militaire intégré de l’Alliance Atlantique et exige la fermeture de toutes les bases américaines de l’ OTAN sur le territoire français. En 1967, dernier délai, cent soixante seize bases américaines sont fermées dont celles de Trois Fontaines et Vassincourt.70 000 soldats américains, ainsi que 37 000 civils, vont quitter le territoire pour être redéployés vers la Belgique qui accueille le siège de l’OTAN, la RFA, le Royaume uni, la Hollande et l’Italie.

C’est dans ce contexte que le magnifique neuf trous du parc du Château de Combles va évidemment essuyer les frais de cette décision politique prise au sommet de l’État.

Les Américains ont du mal à accepter cette décision et vont quitter progressivement les lieux en effaçant pratiquement toutes les traces de leur passage .

Le matériel d’entretien du golf est détruit. Quelques engins inutilisables furent retrouvés dans le bois entre le practice et le trou 18 actuel. Un petit bulldozer ayant servi à la création du parcours, tombé dans une doline, est toujours enseveli dans le bas de la descente de ce même trou 18. Le piano qui animait les soirées dans le clubhouse du Château fut détérioré et partiellement détruit par les flammes.

Cependant, un dernier vestige américain est à ce jour toujours présent sur notre golf; Il s’agit d’ une herse métallique, qui, sans doute tractée par une jeep, servait à éclaircir, aérer et aplanir les roughs. Xavier, notre jardinier- mécanicien avait tenté, mais en vain, de lui redonner sa fonctionnalité.

Un triangle métallique (le timon ou la flèche de ladite herse) est visible entre le green du trou n° 8 et le départ du trou n°9, dissimulé par de hautes herbes et quelques monticules de terre. En définitive tout le matériel d’entretien du terrain fut détruit volontairement par les Américains avant leur départ.

La belle cohabitation  américano-française prenait ainsi fin et nos golfeurs meusiens se voyaient privés des fairways qu’ils arpentaient avec bonheur. Leur niveau golfique étant devenu très acceptable, leur frustration et leur désappointement furent à la hauteur de l’engouement et du plaisir qu’ils avaient eu à découvrir cette nouvelle activité. Ils firent cependant encore quelques déplacements sur le neuf trous Verdunois qui allait connaître trois mois plus tard le même sort que Combles: greens découpés en bandes de cinq mètres sur un mètre, roulés et aéroportés aux États-Unis!

Le cheptel bovin de Monsieur Dugny, propriétaire des lieux, reprenait possession des seize hectares, le parc du château  retrouvait pour quelque temps sa vocation initiale. Les sabots de vaches allaient se substituer pendant plusieurs mois aux clous des chaussures de golf.

Mais, c’était sans compter sur l’obstination de nos pionniers golfeurs dont le projet était de poursuivre leur nouvelle activité sportive, à travers cette petite balle blanche qu’ils avaient adoptée, et qu’ils commençaient  à  maîtriser.

Désormais, sans la présence américaine, auraient-ils les capacités de relever ce défi? Repartir de zéro, sans grands moyens, avec peu de pratiquants et pour seule volonté, celle de continuer à faire vivre ce que la culture sportive américaine leur avait permis de découvrir et d’apprécier?   

Dans la région, les Américains avaient également exporté d’autres activités sportives: le football américain, avec l’US Army contre l’US Air Force, composées d’une sélection de bases lorraines contre une sélection de bases allemandes. Le baseball et le softball: quatre équipes lorraines étaient représentées en « little ligue »: Les « Little Giants » de Metz, les  « Yankees » d’Etain, les « Rebels » de Chambley, et les « Mapels Leafs » de Grotenquin. En basket, seul sport déjà pratiqué en France, les « Désert Rats » de Chambley allaient rencontrer plusieurs fois l’équipe française d’Auboué championne de France 1956. En hockey sur glace, le contingent canadien, conjointement avec les américains possédait deux patinoires à Marville et Grostenquin et rencontraient des bases allemandes.

Quant au golf, il était considéré davantage comme un loisir, les « 9 trous » de Combles, Chambley et Verdun n’ayant pas eu de véritables échanges sportifs.

Deux parcours créés par les Américains sont encore référencés, il s’agit d’Orléans Donnery, le plus ancien parcours de Golf du Loiret et Combles-en-Barrois, avec pour point commun, la location par l’armée américaine du parc d’un château, celui de la Touche à Donnery présentant un passé historique.

Le colonel de l’importante base américaine de l’OTAN à Orléans n’eut aucun mal à convaincre la propriétaire du Château de la Touche à Donnery de louer et transformer les allées de son parc en neuf trous. En effet, cette dame pratiquait le golf!

Le tracé du parcours de Donnery est l’œuvre du même colonel qui cependant demanda l’avis du futur grand champion américain Arnold Palmer, à l’époque, celui-ci encore golfeur amateur  effectuait son service en France .

Rêvons un peu! Le colonel de Trois Fontaines aurait-il soumis le tracé du parcours de Combles à l’approbation du même Arnold Palmer?  Ces deux très beaux parcours « américains » de neuf trous sont depuis passés à dix huit trous et sont  à ce jour, l’un comme l’autre, considérés comme un des fleurons de leur région golfique respective.

Prochaine nouvelle : «  Négociations et renaissance du parcours »  

Nouvelle n°5 : « Difficiles négociations et renaissance du parcours »

En 1962, l’armée américaine, après avoir découpé et enlevé les greens, quitte les  lieux sans pratiquement qu’aucune trace de son passage soit visible. Le golf de  neuf trous redevient pendant quelques mois une terre agricole, les vaches de  Monsieur Dugny retrouvant leurs verts pâturages. 

Forts d’une vingtaine de joueurs(ses), nos pionniers meusiens, orphelins du  parcours américain, se refusent à l’idée de renoncer à leur toute récente pratique  golfique. Cette petite balle blanche qui les a séduits et rassemblés pendant six  années, a produit son effet, sous la forme insidieuse d’une petite addiction que  nous connaissons presque tous, après avoir frappé nos premières balles.  Ils décident, d’un commun accord, de prendre contact avec Monsieur Dugny,  le propriétaire, afin de lui proposer un nouveau contrat de location, en espérant  se rapprocher des conditions tarifaires américaines. Les discussions et  négociations sont âpres et difficiles. Les différentes propositions ne  conviennent ni à l’un ni aux autres ! Sans doute, au regard des situations  professionnelles et de la représentativité sociale de ces demandeurs, le  propriétaire, difficile négociateur, a tendance à surévaluer la valeur locative de  son terrain. Finalement, après d’interminables tractations, un bail est signé pour  une première année de location. Mais ce premier poste de dépense ne sera pas le seul, car il faut repartir de presque rien. 

 Le chantier se présentant à nos pionniers s’annonce pharaonique et presque  utopique pour certains. Il faut dans un premier temps restaurer le parcours, les  sabots des vaches y ont laissé quelques stigmates bien visibles ; il faut faire  appel à un professionnel pour la reconstruction des greens, sans compter un  investissement important dans l’acquisition d’un matériel d’entretien de base et  trouver la personne qui aura le temps et les compétences de l’utiliser de manière régulière. Enfin pour s’abriter, il faudra encore aménager un petit club-house, en utilisant le garage à chariots des Américains (actuelle salle de restaurant).  Ce sont principalement sept familles…mais c’était loin d’être un jeu !… qui vont  s’investir et surtout investir financièrement dans ce projet. Il n’est pas question  pour l’instant de cotisation annuelle, l’équation est simple, toutes les dépenses  annuelles concernant le projet « renaissance du golf » seront divisées par le  nombre de joueurs(ses) et cette somme inconnue en début d’année fera office de cotisation .  

S’agissant pour l’instant d’une initiative totalement privée, aucune aide  financière publique n’est à envisager. La première cotisation annuelle ne fut  comparable sans aucune commune mesure à celle dont nous nous acquittons  aujourd’hui ! Et les majorations des cinq cotisations suivantes n’eurent rien  avoir avec les 4 ou 5% de majoration annuelle que nous connaissons. D’ailleurs 

plusieurs « pionniers » faillirent quitter le navire devant la non lisibilité de leur  cotisation de fin d’année. 

 Toutes les compétences, les connaissances voire les réseaux de chacun sont  sollicités, chacun mettant sa pierre à l’édifice, certains d’entre eux engageant  une forte participation financière ; M. Jacques Brunshwig se portant  personnellement caution pour un prêt bancaire très important, indispensable à  l’achat du matériel d’entretien. Ce groupe de golfeurs barisiens à l’ identité  essentiellement privée n’a encore aucune vocation associative, mais l’esprit est  sous-jacent. Messieurs Jacques et Pierre Brunshwig, Gilbert Collot, Denis  Wilhelem, Marcel Giros, M. Gustave Marcot, M. Thévignot, le Docteur  Jeangeorges, sous l’animation d’Edouard Bollaert, qui est garant de la partie  golfique… sont les principales têtes pensantes et chevilles ouvrières du projet.  Monsieur Raymond Bloch, beau père de M. Brunshwig, négociant en matériel agricole,  offre à un prix défiant toute concurrence le premier tracteur du golf (un petit Massey Ferguson). M. Denis Wilhelem, en contact avec une grande enseigne parisienne, parvient à commander les cylindres des barres de tonte de marque anglaise qui  traverseront le« Chanel », ainsi que deux tondeuses manuelles tractées. C’est un  artisan de Combles qui est sollicité pour affûter et aiguiser les fines lames des  barres de tonte. Mais celui-ci est dans l’incapacité de démonter le matériel, faute d’outils adéquats. Il faut commander un trousseau complet de clés dites  « anglaises » provenant d’outre Manche, les seules adaptées à l’engin. Pendant  ce temps la consommation de balles est exponentielle , les fairways se  confondant avec les roughs !!!  

 C’est un couple comblais, M. Melino et son épouse qui va s’occuper du club house et surtout gérer l’entretien du parcours. Ils seront d’ailleurs les deux  premiers salariés du golf. Loin d’être “greenkeeper”, M. Melino acquiert  rapidement une petite expérience avec les préconisations de M. Ben, architecte  de golf, dont M. Brunshwig a sollicité les conseils. Son savoir-faire et son bon  sens font rapidement l’unanimité. Les fairways et les roughs sont distincts, les  bunkers entretenus et, même si la rapidité des greens n’affole pas le  « speedmeter », ceux-ci présentent une belle homogénéité.À signaler que M.  Melino, va aller jusqu’à s’approprier le jeu de golf en atteignant un niveau  correct, afin mieux s’imprégner et comprendre l’attente des golfeurs et ainsi  donner plus de sens à son travail. Madame Melino, quant à elle, gère le  club-house en proposant le week-end une restauration simple et familiale. 

 Leur obstination, leur charisme, leur compétence, leur investissement  personnel et financier, vont leur permettre la poursuite d’ une activité sportive et de loisir qui n’avait cessé de les séduire, mais dorénavant sans la présence  américaine.  

Plus de six décennies plus tard, nous leur devons reconnaissance et respect en  essayant de préserver ce qu’ils ont réussi à nous transmettre, contre vents et marées.  

Les enjeux du futur concernant la pérennité de notre golf ne dépendent  certainement pas de nous, mais respecter ce parcours, ses composantes et son  environnement est, me semble-t-il le seul moyen de remercier et rendre  hommage à celles et ceux qui ont tout mis en œuvre pour faire renaître le beau  parcours de Combles afin qu’il puisse être toujours aujourd’hui le théâtre de  notre activité sportive ou de loisir favorite. TD 

Nouvelle n° 6 : « Création officielle du golf club de  Combles-en-Barrois »

Après cinq années de fonctionnement à titre essentiellement privé, fort d’une vingtaine de joueuses et joueurs et devant faire face à différentes difficultés de fonctionnement aussi bien financières que structurelles, nos pionniers commencent sérieusement à réfléchir au devenir et à la pérennité de leur initiative.

Ils sont conscients des limites de leurs différents engagements et nombre d’entre eux ne peuvent se satisfaire d’une imprévisible cotisation de fin d’année, calculée en fonction des dépenses annuelles.

Jacques Brunschwig et Gilbert Collot se rapprochent alors de la préfecture meusienne.

C’est Jean Paolini, préfet de l’époque qui les reçoit, attentif à leurs préoccupations quant au devenir du golf de neuf trous de Combles-en-Barrois, héritage de l’armée américaine, maintenu à flot au regard de leur investissement et leur détermination personnelle.

Le Préfet Paolini, corse d’origine, leur suggère alors la création d’une association « loi 1901 », sous le libellé « Golf Club de Combles-en-Barrois ». Cette démarche administrative et associative pourrait peut-être leur permettre d’être éligibles à des subventions locales voire départementales si minimes soient-elles (subventions qui n’apparaîtront jamais dans les lignes budgétaires des différents rapports financiers de l’époque). Toutefois, une condition « sine qua non » est liée à ce projet associatif, c’est l’ouverture du club à toute personne désirant pratiquer l’activité golfique et ainsi augmenter le nombre d’adhérents. Cette « ouverture » n’en déplaise à certains, est la seule démarche qui pourrait contribuer à la poursuite et la pérennité d’une activité golfique à Combles-en-Barrois.

Les premiers statuts et le règlement intérieur de l’association sont préparés et rédigés par un comité de direction. Ils sont présentés et adoptés en assemblée générale (plénière ?) à Bar le Duc le 25 janvier 1967, sous la direction de deux délégués généraux : Jacques Brunschwig et Gilbert Collot, assistés par Edouard Bollaert, Gustave Marquot, Jean Schwartzbrod et Denis Wilhelem.

Le 26 janvier 1967, seront déposés en préfecture de Bar Le Duc les premiers statuts du « Golf club de Combles-en-Barrois».

Extrait du journal officiel de la république française du 15 février 1967 : « 26 janvier 1967. Déclaration à la préfecture de la Meuse : Golf club de Combles en Barrois. But: pratique du golf. Siège social : 69 Boulevard de la Rochelle, Bar le Duc »

L’association est rapidement affiliée à la « Fédération française de golf » sous la présidence de Roland Raffard et sur les conseils d’Edouard Bollaert, lequel avait déjà ses entrées à la dite fédération.

Un peu d’histoire …

A cette époque le golf français compte environ vingt-cinq mille licenciés et un peu plus d’une centaine de parcours. Le premier golf sur le sol français voit le jour en 1856 à Pau, à l’instigation d’une colonie anglaise installée dans la région. Trente-deux ans plus tard, toujours sur initiative anglaise, son premier « petit frère » le golf du Phare à Biarritz, va sortir de terre en1888.

En 1906, l’Open de France, organisé sur le golf de La Boulie, crée en 1901, non loin de Versailles, sera le premier « open » en Europe continentale. Il est remporté par Arnaud Massy qui, aujourd’hui encore, est le seul golfeur français vainqueur d’un « majeur » en l’occurrence, l’Open britannique en 1907.

En 1912, est créée « L’union des golfs de France ». Lui succédera en 1933, la Fédération française de golf avec comme premier président Pierre Deschamps.

…….En 1967, après six années de fonctionnement à titre privé, la toute première équipe dirigeante du golf associatif de Combles-en-Barrois est ainsi constituée :

Premier Président du golf de Combles en Barrois : Monsieur Jacques Brunschwig

Président d’honneur : Monsieur Gilbert Collot

Vice-Président : Monsieur Charles Jeangeorges

Trésorier : Monsieur Gustave Marquot

Secrétaire : Monsieur Jean-Pierre Mangin

Capitaine des Jeux : Monsieur Edouard Bollaert (garant de la bonne pratique et du respect des règles du jeu de golf)

C’est ainsi qu’officiellement, le golf club de Combles-en-Barrois endossait sa toute nouvelle identité. Nos pionniers pouvaient être fiers de leur abnégation et de la concrétisation collective de leur « rêve golfique ». Il s’agissait dorénavant de convaincre de nouveaux d’adhérents à cette pratique débarquée d’outre-Atlantique, douze années auparavant, en approchant un champ social plus élargi.

Toutefois, à l’époque et particulièrement dans l’hexagone, le golf souffre d’une image négative sous la forme d’une connotation élitiste et bourgeoise. Il s’apparente plus à un loisir onéreux et réservé à certain milieu social qu’à une activité sportive proprement dite.

Plus d’un demi-siècle plus tard, même s’il s’avère que la pratique golfique est devenue plus accessible, que le nombre de joueurs et joueuses est plus significatif, que la représentation et l’image du golf ont favorablement évolué, force est de constater qu’à l’instar de nos illustres aînés, les enjeux et les préoccupations sont semblables. La même double équation n’a pas variée : celle d’une ouverture et d’une sensibilisation plus large, jumelée à une inlassable recherche de nouveaux pratiquants dont la fidélisation est de plus en plus aléatoire, dans un département de plus en plus déserté.

Depuis l’avènement officiel du club en janvier1967, chacune, de la douzaine d’équipes dirigeantes bénévoles qui se sont succédées ainsi que leurs présidents respectifs est à féliciter pour avoir inlassablement prôné l’ouverture et le développement du jeu de golf et pour avoir également conservé cet esprit associatif qui nous est cher, tout en préservant une forme d’indépendance, à la seule approbation du propriétaire du site.

Restons positifs et optimistes. Si aujourd’hui encore, le portique de notre golf se franchit encore trop timidement, les ferrures de son lourd portail restent ouvertes nuits et jours !

Notre reconnaissance et notre gratitude déambuleront à jamais, au souvenir et à la mémoire de cette toute première équipe dirigeante, sous la présidence et à la hauteur de l’homme que fut le docteur Jacques Brunschwig. TD.

Monsieur Jacques Brunschwig, premier président du golf de Combles-en-Barrois

Nouvelle n°7 : « Un dimanche au parc du golf de Combles en Barrois».

Cette nouvelle est dédiée à Jacques Rosengolz, membre du club depuis l’été 1968, décédé en 2020. Grand connaisseur du golf, ancien capitaine des jeux, membre du bureau, Jacques était considéré comme la mémoire du golf. Son épouse Annette, est capable de se remémorer de façon remarquable, bon nombre d’anecdotes et de ressentis liés à cette époque qu’elle m’a narrés avec émotion.

Contacté par Jacques et Pierre Brunchswig, ses confrères barisiens et ayant peu de temps auparavant bénéficié d’une initiation golfique lors de vacances familiales, Jacques et toute la famille Rosengolz, découvrirent Combles et son beau neuf trous à l’été 1968. Si pour Annette, le golf ne fut pas une priorité immédiate, au regard de ses deux enfants en bas âge, Jacques, quant à lui, fut immédiatement séduit par l’activité. Mais à l’époque, pour devenir membre, à l’instar des golfs fermés d’aujourd’hui, avant le règlement de sa cotisation, il fallait s’acquitter d’un droit d’entrée : 600 francs pour un joueur isolé, et 900 francs pour un ménage, précisait le formulaire d’adhésion.

Monsieur Frangeul, premier professeur de golf à Combles, se déplaçait depuis la capitale une fois par semaine, afin de donner « la leçon » à ses élèves meusiens qui étaient nombreux à réserver un créneau uniquement individuel. Jacques alla jusqu’à se libérer professionnellement, le jeudi matin, afin de bénéficier de sa leçon hebdomadaire.

Edouard Bollaert, capitaine des jeux, à la grande connaissance et culture golfique, proposait et animait le programme dominical. Il n’avait pas son égal pour présenter et alterner les formules de jeux, en simple ou en double, ludiques ou compétitives. En peu de temps, sous son autorité naturelle, empreinte d’élégance, ses conseils et sa transmission portèrent rapidement leurs fruits. Chaque golfeur ou golfeuse respectait scrupuleusement l’étiquette, relevait ses « pitchs », ratissait soigneusement les bunkers et maîtrisait toutes les formules anglaises de ce jeu : medal play, , stableford, quatre balles meilleure balle, foursome, greensome, chapmann , patsome , eclectic ou match play.

Edouard affectionnait peu le scramble, où disait-il, le joueur se reposait trop sur son partenaire de jeu.

Les premiers partenaires locaux – des enseignes barisiennes ou meusiennes sollicitées et démarchées par Edouard, ou par un membre – commencèrent à doter quelques « coupes » dominicales. Annette se souvient particulièrement de la coupe « Martin-Collet » où chaque participant repartait avec un beau fromage, quelle que soit sa performance ou son classement du jour.

Le docteur Charles Jeangeorges, chirurgien à Saint-Dizier, avait fait installer à ses frais une ligne téléphonique au club house, afin d’être joint par l’hôpital, en cas d’urgence. C’est avec ce téléphone que madame Mélino, joignait chaque golfeur la veille de la compétition.

Sa mémoire auditive permet à Annette de se souvenir avec précision du timbre vocal si particulier de madame Mélino, lors de cette courte, mais régulière phrase interrogative : « Vous faites la coupe ce dimanche ? »

Elle communiquait ensuite la liste des compétiteurs au capitaine des jeux, pour la préparation des cartes de score, ainsi que la composition des groupes de jeu du lendemain. Quelque temps plus tard, Jacques fut invité au golf du Coudray en région parisienne, il remarqua, alors, affichée au club house, une feuille d’inscription pour la compétition à venir. Dans la quinzaine suivante, les coups de fil de madame Mélino cessèrent : désormais le golfeur comblais eut la responsabilité de son inscription aux événements proposés. Les vestiaires, situés à la place de la cuisine actuelle, étaient mixtes, à la grande satisfaction de la gente masculine, mais en fait, peu utilisés par les dames ! Le club house, meublé de simples tables de brasserie, de quelque bancs, complétés par des chaises pliantes en bois offrait un confort spartiate, mais suffisait à leur bonheur car l’essentiel était dehors, conscients que nos joueurs étaient de la beauté de cet écrin de verdure que leur offrait le neuf trous du parc du Château.

La compétition, ou l’animation se déroulait uniquement le dimanche après-midi, et pouvait être annulée au dernier moment, en cas de pluie ou de mauvais temps. Alors, assez régulièrement, une partie de bridge pouvait se substituer au jeu de golf. C’est à l’époque, vingt à trente joueurs qui prenaient part à ces parties dominicales. Edouard organisait régulièrement des rencontres amicales contre Metz Cherisey, Nancy Aingeray ou Reims toujours en medal play, ou match play et en y incorporant souvent un ou deux foursome. Ces joutes amicales étaient empreintes d’une grande convivialité, mais l’esprit de compétition était néanmoins présent.

Avec les départs en début d’après-midi, la question du repas au golf ne se posait pas, en revanche chacun apportait un panier pour le goûter, des boissons étaient disponibles au bar, servies par madame Melino qui, en attendant l’arrivée des premières parties, faisait de longues parties de scrabble, en solitaire, jeu dans lequel elle excellait.

Les enfants des familles de golfeurs, constituèrent la première école de golf, sans professeur, en s’amusant sur le putting green et frappant leurs premières balles au practice, plusieurs d’entre eux devinrent plus tard d’excellents joueurs. (Sujet d’une prochaine nouvelle).

Lorsque la première partie se présentait sur le tee de départ du premier trou, les golfeurs qui s’échauffaient, devaient quitter le practice (également le fairway du 1). Chaque départ, sous le regard goguenard des joueurs suivants, était scruté, analysé, applaudi ou sympathiquement moqué. Seuls les joueurs du dernier départ, frappaient leur drive dans l’anonymat et avec sans doute une plus grande sérénité. La mare du trou n°3, un dangereux petit par 3, accueillait un nombre incalculable de balles. Lorsque le terrain était spongieux et humide, des chaussures de golf en caoutchouc de marque « Bata » peu élégantes, protégeaient les pieds du golfeur de l’humidité mais n’offraient pas une grande stabilité. L’apport du chariot électrique de golf n’avait pas encore vu le jour. Au deuxième tour, en quittant le green du cinq, la montée du chemin à travers bois

menant au départ suivant (pigeonnier) se faisait au ralenti. Aussi, sous la chaleur d’un grand soleil d’été, l’ombre des frondaisons de cette liaison était la bienvenue, avant de planter son tee sur le départ de la délicate mise en jeu du six.

Les remises de prix orchestrées par Edouard, moments conviviaux et savoureux, faisaient partie de la compétition, chaque joueur se faisait un devoir d’y assister pour montrer son respect envers le partenaire et le remercier de la journée. Le « handicap » du joueur évoluait favorablement en fonction d’un bon résultat, mais plusieurs contre-performances n’avaient que peu d’incidence dans le sens inverse ! Mis à part les meilleurs, les joueurs dans leur grande majorité se souciaient peu de leur « handicap » de jeu. Le plaisir d’arpenter les beaux fairways de Combles suffisait à leur bonheur !

En conclusion, il m’a été permis de citer Madame Rosengolz :

« Voilà ce à quoi ressemblait les dimanches de Combles, ce furent les balbutiements de cette nouvelle association sportive. Chacun avec ses moyens et ses compétences a oeuvré afin que ce beau projet puisse survivre, puis vivre, malgré des moments de grandes difficultés financières. Attirer et accueillir de nouveaux membres, atténuer l’image très élitiste et réservée du golf à l’époque … mais l’essentiel nous l’avions à travers ce petit bijou de neuf trous, entretenu par une seule personne, en l’occurrence M. Melino. C’est pourquoi, il ne faut pas oublier, les pionniers qui ont été à l’origine de ce beau golf, passé depuis à dix-huit trous, dont vous avez désormais l’usage, vous permettant de pratiquer en loisir ou en compétition cette belle activité qu’est le golf. Merci de relater si fidèlement ce passé, lequel a composé un volet important de notre vie familiale. »

Félicitations Madame Rosengolz pour le regard, la clarté et la précision de vos souvenirs, soyez également remerciée ainsi que Jacques votre époux et à travers vous, tous les autres pionniers, pour ce remarquable état d’esprit, pour les valeurs que vous avez véhiculées pendant plus de trois décennies, dans le profond respect de ce jeu. TD.

Nouvelle n°8 : « Coupe de l’Est, Trophée de Combles, premiers champions »

Au début des années 70, sous la présidence d’Edouard Bollaert, une approche plus sportive du
jeu se dessine, sans néanmoins se substituer, au golf loisir et aux parties amicales des
dimanches de Combles. De nouveaux jeunes joueurs, principalement issus de famille
pratiquant déjà le golf, progressent rapidement et proposent une dimension plus compétitive
au jeu.

Au programme annuel du club et ses « coupes » dominicales, s’ajoutent les premières
rencontres interclubs. Des rencontres amicales en matchs aller-retour, contre les clubs voisins,
dont Nancy-Aingeray, Metz Cherisey, Vittel, Reims ou Troyes La Cordellière, seuls parcours
de l’époque. Combles et ses neuf trous, fait office de Petit Poucet mais est loin d’être ridicule
lors de ces joutes amicales. Un autre club voit le jour, en Lorraine, il s’agit du Caducée
lorrain, un club sans parcours, présidé par Jacques Nanty (futur président de la ligue lorraine).
Ce club, fort d’une quarantaine de joueurs et joueuses issus principalement de professions
médicales, se déplaçait en nombre et faisait la joie du trésorier du club qui les recevait. Ces
rencontres se déroulaient en stroke play, ou en match play. Le « capitaine des jeux » de
l’équipe qui recevait, avait le choix de la formule de jeu. A cette époque, le golf français est
peu structuré sportivement. Les ligues régionales n’existent pas. La première ligue de l’Est
sera créée en 1983, avec une petite dizaine de clubs pour 1800 licenciés. Chaque club
organise annuellement son propre tournoi et ainsi, les meilleurs joueurs peuvent se confronter
lors de tournois qui devinrent plus tard les « Grands Prix » que nous connaissons
d’aujourd’hui.

Est également organisée la première compétition par équipes au niveau interrégional : la
prestigieuse « Coupe de l’Est » regroupant huit clubs dont Combles, seul golf de neuf trous à
participer. La première configuration de la coupe de l’Est se joue, sous forme de coupe, avec
huit joueurs dont une femme, en stroke play et en foursome, des quarts de finale à la finale.
Plus tard, elle se jouera à Vittel sur un week-end, avec la présence des huit clubs qualifiés.

Edouard Bollaert, connu et reconnu au niveau national, sera l’organisateur et le maître
d’oeuvre pendant quelques années du « Trophée de Combles » une grande compétition, sur
invitation, agrémentée d’une forme de pro-am, le samedi. Ses connaissances « parisiennes » et
son aura golfique, seront à l’origine de la venue à Combles de quelques très bons joueurs
amateurs de la région parisienne, membres des différentes équipes de France amateurs. Les
meilleurs joueurs régionaux étaient invités, dont Paul Lévy- Rueff, numéro un lorrain de
l’époque et futur président de la ligue de l’Est, ainsi bien sûr que les meilleurs locaux.

C’est ainsi que durant deux années consécutives (1975 et 1976) le golf de Combles aura la
chance d’accueillir la grande Anne Marie Palli, qui appréciait énormément le petit tracé
comblais. Anne Marie Palli, fut une des premières joueuses professionnelles françaises,
plusieurs fois championne de France avec à son actif de nombreuses participations à des
tournois de niveau mondial (LPGA tour) avec deux victoires à son palmarès.

Aujourd’hui installée à Scottdale aux Etats-Unis, elle participe encore à des tournois féminins
seniors dont le Champion’s Tour féminin.

Extrait de carnet de balles d’Edouard Bollaert

: « […] trouver chez cette grande joueuse, en même temps que la plus parfaite des éducations,
la preuve d’une qualité rare : la modestie ; trouver chez cette authentique championne passant
de ce fait des heures, des journées, des semaines sur tous les golfs du monde, la manifestation
la plus sincère qui soit du plaisir de retrouver des amis et de la joie de jouer sur un golf qui
pour être un des plus jolis, n’en est pas en moins un des plus modestes de France … »

Ce fut sans doute la plus grande satisfaction sportive d’Edouard Bollaert que d’avoir finalisé
pendant deux années consécutives, la venue d’une des plus grandes golfeuses françaises de
l’époque, sur les modestes fairways de Combles.

Premiers champions comblais

Combles depuis sa création, a toujours vu l’éclosion de très bons joueurs de golf. Toutefois, au
regard de la configuration du département, en termes universitaire et économique, très peu de
ces bons joueurs sont restés meusiens. Cependant, le club a toujours été représenté par des
équipes évoluant au niveau régional puis national, malgré une démographie qui ne cesse de
s’affaiblir.

Même si le calcul du handicap (index) de l’époque n’a plus rien à voir avec le VHS
d’aujourd’hui, les premiers bons joueurs du club, n’avaient pas grand-chose à envier à leurs
contemporains, surtout avec un matériel loin d’avoir les performances des fers et des bois que
nous connaissons aujourd’hui.

Le PREMIER : Edouard Bollaert : Handicap 12. Président du club de 1972 à 1984 formé par
son père au golf de Saint Cast et ensuite de Compiègne, pendant les années 20 et 30 (la Belle
Époque) est arrivé professionnellement à Bar le Duc en 1935. Il a pris contact avec les
Américains en 1955. Sans lui le golf meusien n’existerait sans doute pas !… Sportif très
éclectique, il fut champion de France d’escrime et très bon athlète (11 s 2 sur 100 mètres).
Très occupé par la promotion du golf, et également par d’autres passions (écriture, peinture,
graphisme), il fut le tout premier joueur meusien classé, remportant de nombreux trophées
locaux. Membre et capitaine de l’équipe comblaise de la Coupe de l’Est, il participa également
à deux championnats de France seniors à titre individuel. Sans y être élu, il avait « ses
entrées » à la Fédération Française de Golf où sa voix était toujours écoutée. Chaque membre
de ladite fédération, connaissait et pouvait situer le golf de Combles en Barrois.

Gustave Marquot : Handicap 15 : Très gros frappeur, dommage que son petit jeu ne fut pas en
adéquation.

Gilbert Collot : Le premier meusien auteur d’un trou en un, sur le par trois (trou n°3) où il
fallait frapper au-dessus de la mare, du départ du 18 actuel.

François Collot, son fils, handicap 10, excellent joueur de la première génération a arpenté les
fairways de Combles pendant plus de quarante ans et fut longtemps membre du conseil
d’administration. Jouant beaucoup à l’étranger, il avait une grande expérience, ainsi qu’une
connaissance approfondie du jeu de golf.

Claude Brunschwig : Jeune et talentueux joueur, la longueur de son drive, la précision de ses
approches et la qualité de son putting faisaient de lui un joueur au jeu complet, lui permettant
d’atteindre un handicap de 4. Il fut longtemps le meilleur joueur comblais avec plusieurs
victoires régionales à son actif.

Thierry Brunschwig : Handicap 8, son cousin, doté d’un drive surpuissant, fut sélectionné aux
premiers stages de détection à Vittel. Il apprécie toujours le parcours de son adolescence,
chaque fois qu’il fait un détour par sa Meuse natale.

Alain Brunschwig : Handicap 7. Golfeur au drive impressionnant, il proposait un petit jeu
plein de finesse et un putting remarquable.

Isabelle Brunschwig : Soeur de Thierry, première très bonne joueuse féminine du club,
Handicap 12 à l’âge de quinze ans, elle remporta une Coupe de l’Est à Vittel. Repérée, pour
ses qualités techniques, un entraîneur régional lui proposa une entrée dans une section de
sport-études golf. Mais son père Jacques (Premier président de Combles), devant le manque
de lisibilité de ce genre de formation, refusa la proposition, privilégiant pour sa fille la
poursuite d’études universitaires. Aujourd’hui, Isabelle retrouve avec plaisir les fairways de
Combles, en ayant conservé l’élégance de son swing.

André Moes : Handicap 9. Barisien, ancien athlète, membre de l’équipe de la Coupe de l’Est,
fut plus tard capitaine des jeux et membre du conseil d’administration pendant plus de trente
ans. Son fils Jean François deviendra plus tard un excellent joueur (hcp 5)

Philippe Rosengolz : Handicap 7. Fils de Jacques, était un excellent joueur possédant un jeu
très complet. Pris par des études musicales, sa progression golfique fut trop rapidement
interrompue. Son frère Franck allait également un peu plus tard devenir un très grand joueur.
Jean-Marie Eumont : Handicap 8, membre de l’équipe de la Coupe de l’Est fut longtemps
président de la commission sportive. Son fils Emmanuel Eumont allait devenir un peu plus
tard le meilleur joueur de l’histoire de Combles. Jean-Marie est également à l’origine de la
venue du C.A.T de Vassincourt, pour un entretien plus professionnel du parcours. A plus de
« 80 printemps », il prend encore régulièrement des cours, afin de conserver son swing au
« tempo » remarquable. Jean-Marie continue d’arpenter les fairways et surtout de très bien
jouer au golf, le contenu de son sac de golf étant toujours de la « dernière génération ». Son
analyse et sa clairvoyance font toujours référence.

Dominique Ragot : Handicap 14, à seize ans, sera le premier jeune comblais, non issu d’une
famille de golfeurs, à s’aventurer sur les fairways de Combles. Dominique, âgé d’une douzaine
d’années, avec deux camarades, passait beaucoup de temps aux abords du golf, principalement
à droite de la route, pour chercher les balles, aux trajectoires aléatoires qui avaient quitté les
limites du parcours. (Balles de jeu qu’ils revendaient, à certains joueurs). Souvent postés aux
abords du départ du 1 mais derrière le grillage côté route, ils se virent bientôt proposer une
deuxième activité: celle de caddy. Pour un peu d’argent, pendant neuf trous, ils tiraient le
chariot du golfeur et cherchaient éventuellement les balles égarées.Dominique dont la
pertinence avait été sans doute remarquée, devint le caddy attitré du Président Bollaert, lequel,
lui confia deux clubs, lui permettant de taper ses premières balles au practice. Dominique,
seul, s’appropria le jeu, uniquement par mimétisme, en observant attentivement le swing du
Président et celui des meilleurs joueurs du club. C’est ainsi que de treize ans à dix-sept ans, il
devint un excellent joueur, le plus jeune et premier Comblais représentant le club à la Coupe
de l’Est, précisément à Dijon, en foursome, associé à Philippe Rosengolz. Il était le partenaire
privilégié du Président Bollaert lors des doubles organisés à Combles. A dix-sept ans, il
délaissa les clubs pendant presque trois décennies.
A la quarantaine, il reprit le chemin du golf, en y entraînant son épouse Patricia, ainsi que ses
fils Fabien et Alban. Aujourd’hui, avec un index de 5, il est un pilier des équipes seniors de
Combles, ses connaissances et sa culture golfiques acquises à l’adolescence sont intactes. Sa
technique et son intelligence de jeu sont unanimement reconnues, accompagnées d’une
remarquable analyse du jeu, souvent agrémentée d’un humour décapant.

Ce fut la toute première génération de bons joueurs. Une seconde va suivre, avec des résultats
surprenants pour un petit club de neufs trous. TD

Extrait du programme de 1975


Nouvelle n° 9 : Entretien du golf : de M. Melino au CAT et à L’ADAPEI de Vassincourt

Depuis la reprise du golf par les « pionniers » en 1962  puis sa création officielle en 1969, le parcours est entretenu exclusivement par une personne, en l’occurrence, M. Melino. L’entretien des seize hectares du neuf trous dépend des compétences et du travail d’un seul homme, sans formation préalable, avec un matériel de base qui se compose exclusivement  d’un petit tracteur, d’une barre cylindrique de tonte, de deux tondeuses à main tractées et de quelques râteaux pour les bunkers ! L’arrosage est inexistant, dépendant exclusivement des caprices de « dame nature ». Personne ne se plaint de l’entretien du parcours, M. Melino, passionné, courageux et disponible fait de son mieux avec le peu de matériel dont il dispose. Les greens n’ont sans doute pas la vitesse de ceux que nous connaissons, les fairways ne se distinguent pas autant des roughs  mais les bunkers sont toujours bien ratissés et respectés car  chacun se satisfait de pouvoir frapper la petite balle blanche dans ce beau cadre vallonné et magnifiquement arboré du parc du « Château »

En 1972, Jean-Marie Eumont et son épouse, parrainés par Gustave Marquot, deviennent membres du club. Jean-Marie est vite séduit par ce jeu, son épouse l’est un peu moins. Il progresse rapidement et prend part à ses premières compétitions.

La saison automnale arrivant, les arbres du parcours commencent abondamment à perdre leur feuillage, rendant difficile et pénible la recherche des balles sur le fairway, principalement sur le trou n°6 (actuel 8) et dans le creux du 4 (actuel 18). Devant cette situation inconfortable pour tout le monde, Jean-Marie va imaginer et concrétiser une solution surprenante et pour le moins originale !

Jean-Marie est médecin (psychiatre) et  à ce titre, il intervient régulièrement au sein du CAT (centre d’aide pour le travail) de Vassincourt. Cette structure gérée par le département, possède, entre autres, une filière « espace-vert » dont l’emploi du temps dispose de quelques disponibilités. Jean-Marie, avec l’accord de la direction du golf, propose, qu’à raison de deux créneaux hebdomadaires, une équipe vienne rassembler et ramasser les feuilles mortes à l’époque automnale. Un contrat est signé. Ce sera la première approche avec le CAT de Vassincourt. L’établissement occupe d’ailleurs les locaux de la base américaine de l’OTAN qui, rappelons-le, avait été à l’origine de la création du golf en 1955. Ainsi, Vassincourt, va être lié une seconde fois aux destinées du golf de Combles.

Devant l’intérêt et l’efficacité de cette nouvelle équipe, et le départ en  retraite imminent de M. Melino, Jean-Marie a une idée plus précise quant à la poursuite de ce partenariat : pourquoi ne pas contractualiser une intervention plus spécifique allant jusqu’à l’entretien complet du parcours ?

La direction du CAT, s’intéresse au projet qui  lui permet une nouvelle ouverture vers l’extérieur et décide ainsi de le professionnaliser.

Un éducateur, spécialiste des espaces verts, en l’occurrence M. Jean-Marie Hannotel, favorable au projet, va suivre les deux années d’études de « greenkeeper » à Dunkerque, école spécialisée pour cette formation très spécifique.

Après ces deux années de formation, il est major de sa promotion  et reçoit même des propositions d’embauche émanant d’autres golfs, qu’il décline, étant désormais attaché à sa double fonction, celle d’éducateur et d’intendant de golf.

C’est ainsi que le golf de Combles, va entrer dans une nouvelle ère concernant son entretien, à la satisfaction des parties concernées. Cette collaboration de près de cinquante ans (CAT, ADAPEM, puis ADAPEI) de Vassincourt et sa spécificité a toujours contribué à la représentation associative et humaine de notre golf. TD

Nouvelle n° 10 : Les stages UCPA hébergés au golf de Combles

Un peu d’histoire…..

En 1965, l’union nationale des centres de montagne (UNCM) et l’union nautique française, (UNF), créées à l’Après-Guerre pour une jeunesse en quête de repères, fusionnaient pour devenir l’UCPA (Unions des Centres Sportifs de Plein Air), une association à but non lucratif unique en France. Son créateur, Guido Magnone, alpiniste réputé, soutenu par Maurice Herzog, secrétaire d’état à la jeunesse et aux sports sous la présidence du Général de Gaulle, avait pour volonté de développer et promouvoir, sous forme associative, les activités de plein air de groupes pour la jeunesse.

Au début des années 80, afin d’offrir un panel d’activités sportives encore plus important à son jeune public (18-35 ans), l’UCPA se mit en recherche de golfs d’accueil.

En 1984, Edouard Bollaert, président du golf de Combles, toujours à la recherche de moyens, afin d’équilibrer le budget de l’association (c’était déjà d’actualité!) fut informé de ce projet novateur par la Fédération Française de Golf. Avec l’approbation du conseil d’administration, il se porta candidat. La rusticité, mais la beauté du petit neuf trous de Combles allaient-elles lui permettre d’accueillir de futurs stagiaires UCPA venant principalement de la région parisienne ?

Les golfs relativement « fermés » à l’époque ne montraient que peu d’engouement à ce projet, l’accueil de stagiaires non golfeurs, pensionnaires d’une semaine, risquant sans doute de perturber la quiétude de leurs membres!

Cinq golfs cependant proposèrent leur candidature : Lacanau, Bretonne, Giez et deux golfs de neuf trous, Bois le roi, en région parisienne (qui est encore aujourd’hui un des plus grands centres UCPA de France multi-activités) et Combles-en-Barrois qui toutefois n’était pas en mesure de proposer un hébergement sur le site.

Qu’à cela ne tienne ! Le président Bollaert, jamais à court d’idées, allait trouver une solution pour le moins aussi originale que surprenante.

Il prit contact avec l’Inspecteur d’Académie de l’époque, lui demandant si une possibilité d’hébergement à l’internat de l’École Normale inoccupé en période estivale était envisageable ? Un accord fut signé, les stagiaires dormiraient à l’internat distant de 4 km de leur site d’activité, un bus serait affrété matin et soir et les repas seraient pris au golf. Ce furent alors quinze années de partenariat avec l’UCPA qui allaient débuter en ce mois de juillet 1985. Fabrice Toletti, très bon tennisman à l’époque, de retour au club, allait être le premier stagiaire barisien en qualité d’externe. Il avait été sollicité par le successeur d’Edouard Bollaert à la présidence du club, Michel Poirot qui avait pour ambition d’attirer le monde du tennis vers le jeu de golf.

L’encadrement fut confié à deux élèves « pro » en formation, supervisés par Didier Nocéra (père de Glawdis Nocéra, ancienne n°1 européenne dans les années 2010) qui était cadre formateur et référent pédagogique de l’enseignement du golf au sein de la fédération française. Chaque séance était soigneusement préparée avec des objectifs pédagogiques très précis, comme peut encore en témoigner Nicolas Songy, notre « pro » actuel, qui a validé un de ses modules de formation, lors de son encadrement pédagogique à Combles, en juillet et août 1996.

En 1988, le Conseil Départemental, locataire du golf, devant le succès croissant des stages UCPA, décida, avec l’accord du propriétaire, la construction d’un hébergement sur le site (à droite du green de l’actuel trou n°8). Ce furent deux bâtiments et un petit chalet pour les moniteurs qui sortirent rapidement de terre, afin d’accueillir les stagiaires à l’été suivant. Chaque bâtiment était composé de trois cellules de quatre places avec lits superposés et sanitaires collectifs. Le nombre de stagiaires était fixé à 25, 3 à 5 places étant réservées à un public local afin d’attirer de nouveaux membres dont l’association avait grandement besoin. (Les temps ont changé, mais la problématique est toujours la même !). De nombreux Meusiens allaient découvrir le golf grâce aux stages UCPA.

Les stagiaires arrivaient le plus souvent en train, « le 18 h 35 » du dimanche soir en provenance de Paris. Il fallait s’organiser afin de les prendre en charge à leur arrivée en gare de Bar-le-Duc. Après la remise des prix de la compétition dominicale, plusieurs voitures de membres, en fonction du nombre de stagiaires, faisaient la navette entre la gare et le golf.
C’était ensuite l’installation dans les deux bâtiments où la mixité n’était pas recommandée! Le
lundi matin à 9h, c’était la présentation de la semaine de stage avec l’encadrement. Chaque soir, avant le repas une petite réunion nous permettait de faire le bilan de la journée et de résoudre les problèmes éventuels : Cela pouvait aller du manque de lait au petit déjeuner, au ramassage des balles sur le practice (trou n°1), de l’étiquette à respecter scrupuleusement, (vitesse de jeu, balle perdue, bunker à ratisser), aux horaires de jeu en dehors des cours….

J’ai, à ce propos, oublié de mentionner que votre serviteur était le référent du club, faisant le lien avec la direction de l’UCPA, l’encadrement, les stagiaires et bien sûr les membres du club. Mission intéressante mais parfois délicate !

Le matériel golfique appartenant à l’UCPA était prêté aux stagiaires pour la semaine. Il était composé d’un petit sac portable aux couleurs écossaises, composé d’une demi-série de cinq clubs. Ce matériel était sous la responsabilité de M. Paillard, un ancien membre du club qui en faisait l’inventaire à chaque fin de semaine. La possibilité de passer la carte verte était proposée aux stagiaires dont le niveau était jugé suffisant à la fin de chaque session. La cohabitation des stagiaires avec les membres du club nécessitait bien évidemment quelques aménagements horaires, surtout sur un neuf trous sans practice et avec un mini putting green. Mais la contrepartie financière, bienvenue et nécessaire au club, faisait taire les membres les plus réfractaires à cette cohabitation estivale.

Au fil des ans, la destination comblaise fut appréciée par une grande majorité de stagiaires de par la beauté de son site, la qualité de la prise en charge pédagogique, la convivialité de l’accueil et du séjour.

Mais bientôt, un problème allait assombrir l’horizon, à très court terme : celui de l’hébergement. Les deux bâtiments construits rapidement, sans doute à moindre frais, n’étaient pas isolés au niveau de la toiture. En plein été, sous le soleil, la température intérieure pouvait atteindre plus de 35°. L’hébergement collectif montrait aussi ses limites en raison d’une promiscuité trop importante et d’un confort relativement spartiate. Un point très positif cependant, les stagiaires pouvaient faire des concours de putting ou d’approche sur le green du 6 (actuel 8), jusqu’au bout de la nuit, sous les phares allumés des voitures !

Sans doute, après plusieurs plaintes de stagiaires, la direction de l’UCPA demanda-t-elle à la direction du club une solution d’accueil plus en adéquation avec la demande d’un public plus exigeant. Aucune amélioration tangible n’étant possible dans les bâtiments, après un délai de deux années, la direction de l’UCPA, à regret, décida de mettre un terme à cette belle collaboration.
En quinze années de fonctionnement, ce sont plus de 2200 stagiaires qui firent leurs premiers pas golfiques sur les fairways meusiens. Combles avait été le premier centre UCPA à ouvrir, mais hélas, serait aussi le premier à fermer.

De temps à autre, un joueur de passage se rappelle avoir frappé ses premières balles de golf à
Combles et en conserve un excellent souvenir. TD

Nouvelle N°11 : L’avenir du golf en suspens … « Opération survie ! »

En septembre 1979, la banque lève la caution bancaire contractée personnellement par le Président Jacques Brunschwig. Elle avait permis, 10 ans plus tôt, les premiers gros investissements en matériel. La trésorerie de l’association sportive du golf de Combles est à l’équilibre, grâce à une gestion rigoureuse de ses responsables, le proche avenir s’annonce donc sous les meilleurs auspices. Le golf en France connaît alors une phase de développement sans précédent, avec la construction de nombreuses nouvelles structures.

A Combles, le nombre de membres est en constante augmentation. De nombreuses opérations de communication sont organisées : démonstrations, journées portes ouvertes, invitation de nombreux joueurs de bon niveau, dossiers de presse etc.., afin de mieux faire connaître les bienfaits de ce sport.

Mais l’horizon va brutalement s’assombrir. Sans doute au regard de cette progression nationale et par là même locale de l’activité golfique conjuguée avec l’arrivée importante de nouveaux adhérents, le propriétaire du terrain, va décider d’augmenter le tarif de location du parcours. C’est un loyer avec une hausse de plus de 70% qui est demandé !

Edouard Bollaert, le président avait tenté, un an avant l’expiration du bail, de négocier bien évidemment une augmentation des frais de location, mais dans des proportions raisonnables, sans mettre en danger les finances du club.

Le propriétaire reste sur ses positions. Le club refuse de s’acquitter d’une telle augmentation,
un bras de fer s’engage alors entre les deux parties. Le propriétaire assigne en référé le club de golf devant le tribunal de grande instance, demandant l’éviction du golf de ses terres. L’affaire s’envenime prenant des proportions telles, qu’elle dépasse les frontières du département.

La presse est contactée : Extrait d’un article de l’Est républicain du 24 janvier 1980 :

« Dans le jargon golfique, cette hausse constitue une « socket » (terme golfique employé pour
désigner un mauvais coup) qui risque d’anéantir des années d’effort et compromettre définitivement l’avenir du golf en Meuse. La disparition du golf de Combles, sujet à un conflit propriétaire /locataire, tombe vraiment mal, alors que l’association est en plein développement et a projeté d’établir une série d’actions et d’animations afin promouvoir son sport, surtout au niveau des jeunes. Il était même prévu le recrutement d’un enseignant à temps complet durant la saison estivale. Aujourd’hui, tous ces projets sont suspendus à une
décision de justice. Il serait très dommageable de couper définitivement l’herbe sous le pied à un club dont la volonté d’ouverture et l’objectif de développement sont devenus des priorités majeures. »

Toutes les instances administratives sont contactées, Conseil général, Jeunesse et Sport,
Préfecture, Ligue de golf, Fédération de golf, Ministère des sports, et les services agricoles
meusiens même !

Les dirigeants du golf, peu enclins à ce genre de joutes, font appel à un avocat Maître Larzillière, pour les soutenir juridiquement et bénéficient également de l’aide précieuse de Jacky Warot, membre du conseil d’administration du golf, récemment nommé directeur des services administratifs du Conseil Général. Celui-ci va contacter personnellement une connaissance, chef de cabinet au ministère de la Jeunesse et des Sports, dirigé à l’époque par Jean Pierre Soissons. De cet entretien très productif, une once d’espoir va naître et une sortie de crise paraît plausible.

Est mis sur la table le texte de la loi « Borotra – Mazeaux ». Cette loi, promulguée à Vichy en
1941 et modifiée en octobre 1975 prévoit que les terrains loués, qui ont reçu une affectation
sportive, ne peuvent être supprimés au bon vouloir du propriétaire. Elle encadre également les tarifs de location et peut même permettre la réquisition voire l’expropriation, dès qu’il s’agit d’activités liées à la jeunesse. Il n’est bien sûr pas question d’en arriver là ! Mais son
application étant parfaitement adaptée à la situation présente, un arrangement, ménageant les intérêts des deux parties, est alors envisageable, permettant au golf de Combles de continuer à vivre et de ce fait, de poursuivre sereinement son développement.

Conjointement, le projet d’un éventuel rachat des terrains qui avait été timidement envisagé,
avec la participation de la Région, du Département, du golf, de la Commune, des fonds du FNDS ne pourra aboutir : le dossier paraissant trop complexe au regard du nombre de parties prenantes.

Finalement, la farouche volonté du président et de son équipe, le soutien d’instances dirigeantes, les compétences législatives de certains, le tout agrémenté de bon sens, ont permis une seconde fois la sauvegarde du magnifique neuf trous de Combles. En effet, depuis plus de dix ans, les golfeurs de tous horizons qui le jouaient, louaient volontiers le cadre, l’accueil et l’intérêt de ce bel écrin golfique.

Le prix de location du parcours augmenta, mais dans des proportions raisonnables et
acceptables, permettant aux actions envisagées de se dérouler, et ainsi contribuer à la
continuité et au développement de l’association. TD

Prochaine nouvelle : « L’assemblée générale de 1986 »

Informations

Adresse : 38 rue Basse, 55000 Combles-en-Barrois

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